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Groseilles
--> des cons parmis d'autres ...
Au fil des ans, j’ai acquis une certaine expérience dans l’étude des GROSEILLES : cette pittoresque frange de la population dont le teint couperosé et la vulgarité n’a d’égal que la capacité de nuisance. Je tiens à ajouter que mon niveau de compétence en GROSEILLOLOGIE est surtout centré sur les Groseilles du Nord, aussi appelés « famille titagueule »(1). Le groseille a ceci de particulier qu’il réduit des milliers d’années d’évolution de l’être humain à une chiure de mouche au transit intestinal difficile. La richesse n’est en aucun cas un facteur déterminant, ne soyons pas élitistes... même si le groseille boit plus facilement de la PISSBRAÜ que du Château Neuf du pape ... Ce qui caractérise le mieux ce spécimen, c’est cette bêtise crasse, cette connerie insondable et nocive, cette propension naturelle à la vulgarité qui lui donne ce lustre, cette carapace lui permettant de résister aux assauts des plus téméraires tentatives d’ouverture d’esprit et d’enrichissement culturel (si en sus, votre groseille vote FN et regarde assidûment TF1, ce n’est plus une carapace dont il dispose mais un blindage). Le groseille possède une conformation cérébrale originale (pour avoir eu la chance de m’esbaudir devant le cortex tartiné sur l’asphalte de quelques groseilles victimes de dramatiques accidents de mobylette, j’en sais quelque chose). Cette dernière le rend parfaitement ignorant de sa propre image. Cet état de fait lui permet d’exhiber ses idées les plus bovines sans ressentir le dard de la honte le tarauder : la peine de mort, les immigrés, le chômage, les impôts ... tout est moyen d’exprimer ces pets neuronaux qu’il appelle « opinion » (le tout accompagné d’un définitif : « moi, c’est ce que je dis ! »). Avec le groseille, c’est la telé-réalité en direct tous les jours et à toutes heures : faire partager sa vie, ses problèmes conjugaux, ses principes d’éducation, ses divergences d’opinion au sein du groupe familial c’est son credo. Le groseille n’ a peur de rien : dire à son beau-frère, après une journée commune de travail sur la 205, qu’il est « cocu et con comme une bite », tout en lui lançant dans les mandibules, la clé de 12 dont ils se servaient pour décapsuler les canettes de PISSBRAU, la bière des zéros. De même, si son épouse et lui connaissent quelques différences de vues (la PISSBRAU peut être aussi un puissant révélateur de ces petites choses qui mettent du piment dans la vie de couple), vous comprendrez très vite que ces : « Tu vas fermer ta gueule ! Connasse ! » ne sont que de simples recommandations polies avant la clôture de la discussion symbolisée par un viril : « Sale pute ! j’vais t’éclater la gueule ! ! ». Bien souvent, dans un souci d’apaisement et de cohésion familiale, la mère (ou apparentée) appelle ses chers petits (Dylan, Cindy, Kevin ...) pour qu’ils participent à la discussion et que rien ne soit laissé dans le non-dit : « Les ’tiots ! Votre père est un salaud ! Espèce de bâtard ! Tu vas oser me taper devant tes enfants ! J’vais l’dire aux enfants qu’tu couches avec une pute ! Votre père est un salaud ! »... Une thérapie familiale en quelque sorte. Concernant l’éducation des enfants, nos amis les Groseilles, ont des principes bien établis : entre le ceinturon et la discussion, je choisis les gnons. Le groseillon (2) comprend très vite que si ses parents lui savatent la gueule en l’appelant « connard » ou « saloperie », c’est pour son bien : ils lui inculquent des valeurs, que lui même pourra transmettre à ses enfants et ainsi de suite jusqu’à la dégénérence chromosomique totale de la dite famille. Pour les filles, la pipe à 13 ans n’est pas taboue, même avec papa ; certains, plus prudes, préféreront regarder avec leur progéniture un bon porno en pleine après-midi (« C’est pas plus con que des mickeys ! Et, en plus, ils sauront comment ça marche... ») : le groseille est pédagogue. Particularité du Nord (mis à part que le groseille est, le plus souvent, farci au jus de houblon et, de ce fait, pisse partout) : le moyen de transport. La mobylette est LE véhicule du groseille : antique mobylette bleue pour les puristes, contemporaine 103 SP (avec pot Ninja, pour les adeptes du tuning) et scooter pour les avant-gardistes (pratique pour transporter les packs de Pissbraü du hard-discounter le plus proche vers son doux foyer). J’ai aussi pu constater la présence de certaines version "BREAK" : les plus ingénieux (ceux dont la Pissbraü n’a pas encore rongé toutes les connexions neuronales...ce n’est qu’une histoire de temps) ont su associer à leur 49.9 une petite charrette (appelée "carette à moules" en ch’ti) dont l’aspect pratique est plus que certain quand on organise une petite fête familiale (la Pissbaü ce n’est peut être pas cher mais c’est un peu encombrant). Après le Maroilles, le groseille est une des grandes spécialités du Nord, n’hésitez pas à la découvrir...si vous pouviez nous en prendre un peu, ce serait formidable...si, si...vraiment... (1)Merci à Christine (2) Merci Christelle.
Ecrit par Pippin, le Lundi 12 Janvier 2004, 14:24 dans la rubrique "Qui sommes nous ?".
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